Andry Rajoelina, figure centrale de la politique malgache, cristallise depuis plus d’une décennie les espoirs et les controverses dans la Grande Île. Retour sur cinq aspects marquants de son parcours et de sa présidence qui ont façonné l’histoire récente de Madagascar.
Tout commence avec un petit émetteur diffusant la chaîne de télévision VIVA, propriété d’Andry Rajoelina. En 2008, alors maire d’Antananarivo, sa chaîne devient le catalyseur d’une crise politique majeure après la diffusion d’une interview de l’ex-président Didier Ratsiraka. La suspension de VIVA par le gouvernement de Marc Ravalomanana déclenche un mouvement de contestation qui propulsera Rajoelina au sommet de l’État.
Le 17 mars 2009, à seulement 34 ans, Andry Rajoelina prend la tête d’un régime de transition suite à des événements qualifiés de coup d’État par la communauté internationale. Cette prise de pouvoir, condamnée par l’Union africaine, Washington et l’ONU, marque le début d’une période trouble dans l’histoire politique malgache.
Revenu au pouvoir en 2018 par les urnes, Rajoelina promet une transformation radicale : accès à l’eau potable, électrification, autosuffisance alimentaire et industrialisation. Un programme ambitieux censé rattraper “60 ans de retard”. Pourtant, à l’issue de son mandat, le bilan reste mitigé : peu de réformes structurelles ont été réalisées et plus de 80% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Face à la pandémie de COVID-19, Andry Rajoelina fait le pari risqué du “Covid Organics”, une tisane à base d’artemisia présentée comme un remède préventif et curatif. Cette approche non conventionnelle, bien que patriotique, montre ses limites lorsque les contaminations explosent en juillet 2020, forçant finalement le gouvernement à se tourner vers la vaccination conventionnelle.
La révélation en juin 2023 de sa nationalité française, acquise en 2014, déclenche une tempête politique. Cette double nationalité, théoriquement incompatible avec la présidence selon la Constitution malgache, provoque une crise majeure. Malgré les protestations de l’opposition et les demandes de démission, la Haute Cour Constitutionnelle valide sa candidature pour l’élection de 2023, alimentant les tensions dans un contexte électoral déjà tendu.
La présidence d’Andry Rajoelina illustre les défis de la gouvernance moderne à Madagascar. Entre ambitions de développement et controverses politiques, son parcours reflète les complexités d’un pays en quête de stabilité et de progrès. Alors que Madagascar traverse une période cruciale de son histoire, l’héritage de Rajoelina continue de façonner le débat politique national.
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