Aux dernières nouvelles, RAK Roots a dû succomber à la quête qu’il devait accomplir. Il s’y est rendu dans le cadre d’une mission de maître d’ouvrage pour la Présidence. Les autorités malgaches ont pris en charge tous les frais liés aux préparatifs, du voyage à Majunga à l’inhumation de sa dépouille à Antsirabe. Arrivé à Antananarivo le lendemain de sa mort, son corps a été déposé au Palais des Sports, pour permettre aux fans, amis et familles de lui rendre une dernière fois hommage. De nombreux fans sont venus accueillir sa dépouille et assister à la veillée funèbre toute la nuit. En tant que premier responsable hiérarchique, le Président de la République Andry Rajoelina était venu pour présenter ses condoléances à la famille.
RAK Roots de son vrai nom Loïc Rakotonirina, né le 25 octobre 1992 à l’Hopitaly Atsimo Antsirabe, Madagascar, est un chanteur de renom malgache. Ainé de sa famille, Loïc a un frère cadet et une dernière sœur. Ce qui l’a marqué de son enfance c’était le concert du groupe Unik à Antsarasaotra Antsirabe. Il n’avait pas d’argent à l’époque et il fallait se plier à quatre pour récupérer des billets gratuits auprès du groupe. Il a parcouru la ville en vélo pour les trouver et il l’a obtenu à la dernière minute.
Son père est un passionné du Jazz ce qui lui a permis d’apprécier ce style de musique à base d’instrumental. Dans sa jeunesse, il écoutait presque toutes les musiques mais ce qui le passionnait surtout c’est les vocalises du groupe Salala et Mahaleo. Le métier envisagé au primaire était de pilote ou médecin comme tous les gamins ambitieux. Mais quand on a cette envie d’élaborer ses potentiels personnels avec beaucoup de rigueur, on arrive toujours à ces fins.
Initialement amateur de cover et de karaoké, il annonçait son envole artistique en 2013 sous le tube de Vitaa : À fleur de toi. La même année, les commentaires battaient les records dans les réseaux sociaux. RAK Roots partait toujours en karaoké en amis avec son ami de longue date « Joely kely ». Il participait toujours aux concours de chants et de prestations. Depuis, agents, organisateurs et sponsors commençait à frapper à sa porte pour se lancer dans le show business. Sa popularité dans la ville d’Antsirabe l’a incité à se lancer dans la création de chanson d’où l’apparition de « Ny foko efa lasany any » avec Arione Joy. À son étonnement, la chanson cartonnait aux vendeurs de tubes mp3 de 67 ha et c’est là qu’il s’est lancé à fond. Les invitations s’enchaînaient dans les chaînes télévisées : RTA, Dream’In, jusqu’à la Diaspora Malgache en France. Il jouait du piano, guitare et harmonica. C’est sur ce dernier qu’il s’est perfectionné le plus car le son l’inspire profondément.
En tant que fan de Blacko et de toute la famille Marley, Loïc a choisi la musique Roots. Il avait toujours une voix assez aiguë en contre-ténors dont il a pu la garder même à l’âge adulte. Du coup il est parti avec cette voix en interprétant des Blacko, des Bob Marley avec le style Roots et ça marchait bien. Le single de Tania en 2017 l’a permis de gagner de gros contrat et diverses opportunités événementielles jusqu’à ce jour. Ses tubes se basent sur des chansons qui traitent de questions de société comme Zay tianao (Ce que tu veux). Des tubes qui évoquent le jugement éternel de la société sur les autres, très populaire auprès des jeunes et moins jeunes. Il y a également Ampohizo (Planifies) qui parle de la nécessité de planifier sa vie face aux éventuels imprévus.
La vie de RAK Roots ressemble à une course-poursuite contre la mort qu’il finira par perdre avant ses quarante ans. “Je suis un anxieux, reconnaissait-il par moments. J’ai peur de la mort, de la jalousie, de l’échec…” Une crainte qui virait à l’obsession selon ses proches et qui l’amenait à fréquenter des voyantes pour conjurer le pire. Foncer sans se retourner comme une véritable TGV, comme si toute minute gagnée était un sursis, et surtout s’imposer, réussir, briller, avant que tout ne s’arrête. Dès les premiers succès en 2015, les alertes se multiplient : ses problèmes liés à l’asthme alimentent un stress permanent, doublé de malaises et de fatigues chroniques. Sans compter la pression des fans et les aléas des tournées… C’est sûr, la chance est avec lui, rien ne peut l’arrêter sur la route du succès. La raison pour laquelle le Président Andry Rajoelina l’a choisi parmi ses conseillers. Dernièrement en mai, la salle était surchauffée, trop peut-être. RAK Roots a eu une crise d’asthme mais il s’est sorti in extremis avec une belle frayeur pour ses proches. Véritable machine à succès, notamment avec des titres populaires comme « Tania », « Mpanjaka vavy », « Ilay Silako » et autres, RAK Roots a rapidement conquis le cœur des gens qu’il admire et se démarque des autres artistes par son romantisme. Un artiste avec un cœur, une vision et un partage pour la société a marqué les esprits au cours des dernières semaines de sa mission. RAK Roots s’est notamment lancé dans une campagne de distribution de vêtements aux personnes défavorisées sur les routes nationales. L’interprète de « Efiko Parsi » souffre d’asthme et sa dernière crise le favorise davantage. Il était sur le point d’exécuter un contrat dans la ville des communes de Majunga lorsqu’il a eu une crise d’asthme pendant le voyage. Loïc Rakotonirina, marié et père d’un enfant de 2 mois, est décédé à 30 ans. Sa dépouille repose à Tsiafaha Antsirabe.
L’équipe de la Présidence de la République, l’Association des Artistes Malgaches et sa famille remercient ceux qui ont fait le long déplacement au Palais des Sports de Mahamasina et ceux qui se sont rendus à son tombeau.
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