De nombreuses études paléontologiques confirment que l’origine des Malgaches vient de l’archipel indonésien. Arrivés sur la côte ouest de Madagascar vers les années 300, ces navigateurs pionniers sont connus par le bouche à oreille malgache sous le nom de “Ntaolo”. Ces ancêtres explorateurs ont commencé à habiter l’île dans sa vaste biodiversité préhistorique, pour finir par établir les différents royaumes malgaches dans les quatre coins des horizons.
Parmi les royaumes qui ont existé à Madagascar, le royaume « Merina » est sans aucun doute le plus historique et le plus influent. Devenu officiellement le représentant des royaumes malgaches à partir de 1817, Madagascar choisi sa capitale Antananarivo en tant que berceau de la royauté. Tout d’abord, il convient de noter l’existence de différents noms pour le puissant royaume qui s’est installé au centre de ce pays. Ainsi, certaines sources font référence à un « royaume d’Ancôve » pour désigner ce royaume. D’autres l’appelaient “Emyrne Kingdom”. Cependant, la plupart des sources s’accordent à dire que le royaume est né sous le règne de Ralambo, vers le milieu du XVIe siècle. Mais le roi Andrianampoinimerina, né Ramboasalama Razaka est considéré comme le grand unificateur et fondateur de la puissance des royaumes malgaches au début du XIXe siècle. En grand conquérant, il mena plusieurs expéditions contre plusieurs royaumes, dont le royaume de « Bezanozano », « Sakalava », et le royaume de « Betsileo. »
Souverain prudent, Andrianampoinimerina a su renforcer le royaume de « Merina » grâce à une habile politique administrative qui comprenait la répartition des postes administratifs aux clans alliés qui ont accepté de le reconnaître comme souverain. Pour maintenir la cohésion dans le royaume de « Merina », Andrianampoinimerina a poursuivi une politique de centralisation. Ce royaume se distingue particulièrement par sa structure et son organisation. En effet, le roi l’organisa en « Fokonolona », terme désignant des unités socio-politiques formées à partir de structures traditionnelles. Ce sont les 70 « Vadintany » ou Reines intérimaires dont 12 au total qui sont chargées de la transmission et de l’application des royaumes malgaches à travers les territoires d’occupation « Merina. »
Du XIIe au XIXe siècle, les ethnies d’origine arabo-musulmane dominaient le littoral est de l’île verte. La légende raconte que le fondateur de l’un des principaux royaumes malgaches a été fondé par le Sultan Ramakarano, immigrant de La Mecque. C’est lui qui a fondé l’organisation sociale entre les différentes royautés. Le royaume « Antemoro » fondait jadis le commerce, les écritures, la diplomatie ainsi que la médecine. La monarchie est de Madagascar est marquée par l’arrivée du roi Ramananao, prince de Vatomandry puis Ratsimilaho fils des pirates anglais Thomas White et Rahena. Le roi Ratsimilaho a fait prospérer son royaume sur le plan agricole, culturel et commercial. La personne qui fut baptisée plus tard prit le nom du royaume « Betsimisaraka ». Le royaume a connu un déclin en raison de la concurrence entre les chefs successeurs. Ces derniers n’ont pas réussi à maintenir la politique économique du royaume, ce qui a permis à d’autres royautés de conquérir le territoire.
Historiquement, le royaume « Sakalava » devait son pouvoir et son imposition au roi Andriamisara. Après ce roi, son fils Andriandahifotsy poursuivit son œuvre et étendit le pouvoir royal sur le long de la côte ouest au milieu du XVIIe siècle. Dès le début de son règne sur les principaux royaumes malgaches, ce roi tenta de s’imposer contre Andrevola pour revendiquer la baie de Saint-Augustin, communément sous le nom de Fort-dauphin. Cette région était un lieu stratégique puisque les Hollandais venaient y commercer. Mais Andrevola, après avoir reçu l’aide du gouverneur de Fort-Dauphin Champargou, réussit à convaincre le roi de son projet pour la baie. Andriamandisoarivo et Andriamanetiarivo, les successeurs d’Andriandahifotsy, poursuivirent la conquête du roi jusqu’à Tsongay. Le XVIIIe siècle est marqué par l’hégémonie « Sakalava » basée principalement sur le commerce avec les puissances occidentales. Mais c’est aussi au XVIIIe siècle que commença la conquête du pilier des royaumes malgaches dénommé « Merina ». Le royaume de Merina envisageait de conquérir l’ouest de l’île afin de retirer les privilèges de relations commerciales que les Sakalava entretenaient avec les Européens. Ainsi, après avoir pris le nom d’Andrianampoinimerina, le roi d’Imerina signa un traité d’amitié avec un chef de Boina, Ravahini. Andrianampoinimerina avait l’intention de négocier l’unification du royaume Sakalava et celui de l’Imerina. Mais ce dernier a eu du mal à dominer Sakalava. Aux yeux de Ravahini, la méthode d’Andrianampoinimerina ressemble à celle des vassaux et le royaume « Sakalava » n’accepte pas facilement la soumission.
Le royaume Mahafaly est né vers le XVIème siècle à l’instigation du roi Olombelotsitoto. L’histoire des royaumes malgaches a été attribuée à plusieurs origines aux rois qui ont régné sur cette ethnie depuis sa création. Par conséquent, il convient de noter que certains des rois appartenaient à la dynastie Maroserana. Cette dynastie régnait principalement dans la région Sakalava (Sud-Ouest) et Anosy (Fort-dauphin) de Madagascar. Les royaumes de Mahafaly, avec Masikoro et Karimbola, faisaient partie des grands royaumes du Sud. Comme le royaume de Bara, ceux-ci ont été créés vers le XVIe siècle. À cette époque, le roi Mahafaly Andriamasilalina a signé un traité avec Luis Mariano. Il est à noter que le XVIIe siècle est marqué par des alliances et des conflits entre pouvoirs locaux pour le contrôle des cours d’eau et des terres fertiles dans toute l’île. Ce qui a permis aux rois Mahafaly de se lancer une large expédition dans son territoire. Et durant cette période de la conquête des autres royaumes malgaches, les royaumes Mahafaly ont su gagner le respect de leurs voisins, notamment Masikoro, Bara, Antandroy et Antanosy jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ils savaient aussi s’adapter à la situation difficile de l’époque en ne pillant que les navires qui s’échouaient sur la côte.
L’histoire de Madagascar en voie d’unification est donc toujours complexe à suivre, car elle n’est faite que de luttes incessantes entre princes pour s’assurer une domination de plus en plus large territorialement. Force est de constater de nos jours que cette unification des royaumes malgaches jadis, continue d’exercer entre le président de la république et le premier ministre. S’agit-il d’un héritage ancestral, de règle non-écrite ou d’un simple équilibre régional ? L’avenir nous le répondra…
Liens Utiles
Aspects juridiques