Pickpockets, kidnappings, braquages, viols… Ce sont les quotidiens des tananariviens dans n’importe quel quartier et dans n’importe quelle rue. Ces infractions sont en augmentation depuis un certain temps. Chaque zone rouge a sa propre spécificité. Certains quartiers sont plus dangereux que d’autres, selon la culture criminelle qui s’y est intégrée au fil du temps. Il est à noter que les braquages rencontrés dans ces lieux varient d’un jour à l’autre, voire d’une heure à l’autre. Cela en dit long sur l’insécurité qui règne actuellement dans la capitale, des gestes qui incitent les gens à être sur leurs gardes où qu’ils aillent. Antananarivo, la ville lumière jadis est devenue le Harlem des hors-la-loi. Les zones rouges à Antananarivo citées ci-après ne sont que des clichés représentatifs de la pauvreté. Voici les Top 3 des zones les plus chaudes :
Classé n°1 des zones rouges à Antananarivo, ce quartier compte au moins un acte de vandalisme par jour. Les voleurs dans ce quartier se spécialisent dans le vol et les coups sans raison. Si le « bois rond » n’était en vogue que depuis quelques années, les agressions gratuites se succèdent à Manjakaray depuis très longtemps. Selon les témoignages, trois habitants sur dix ont été victimes. Les agresseurs ne demandent pas d’argent ou quoi que ce soit. Des gens se font braquer tous les jours dans ce quartier, les braqueurs ne choisissent pas leur cible et le créneau criminel se fait entre 21h à 5h du matin. Une tranche horaire qui ne fait plus d’exception car parfois des bars et épiceries se font braquer en plein jour. Depuis le début de l’année 2022 dans cette zone rouge, les voleurs ne font que voler, ils n’hésitent pas à poignarder, voire battre à mort la victime. Les articles les plus prisés sont : les bijoux, les smartphones, les téléviseurs à écran plat, les équipements Hi-Fi… La situation d’insécurité et d’ordre s’accroît rapidement sur place. Le cadre de vie dégradé des habitants en est la principale cause. L’insécurité croissante est malheureusement le résultat de deux facteurs étroitement liés : la pauvreté de la population et le manque d’emplois et de moyens de subsistance chez les jeunes. La délinquance juvénile est répandue, comme en témoignent les mères au foyer de « Dakar ». La plupart des pickpockets du quartier sont des jeunes inactifs. Les commerciaux évitent autant que possible d’exposer des étalages de valeur. Le fokontany et ses environs tombent dans un état de paranoïa à chaque tombée de la nuit.
Les bandits de ces zones rouges n’ont pas peur d’attaquer dans la journée en menaçant leurs victimes avec des armes. Armés de couteaux et d’armes à feu artisanales, les braqueurs de Mandilaza mènent leurs activités en présence de passants sans crainte et blessent souvent leurs victimes avant de s’enfuir. Leur avantage réside dans les couloirs de l’immense ruelle entre Anjanahary, Besarety, Andravoahangy, Mandialaza et Ankadifotsy. Un sujet sensible, douloureux qui fait des victimes et laisse les commerciaux et vendeurs d’étalage ressentir un manque de sécurité même dans leurs habitations. Malgré quelques opérations et précautions mises en place par les fokontany près du marché, l’insécurité, sous toutes les formes, a fortement augmenté avec la crise économique. Une fois de plus, les causes de la montée de l’insécurité sont la dégradation de la classe sociale. Différents niveaux de banditisme s’opèrent à Andravoahangy et ses alentours : blanchiment d’argent, escroquerie, braquage à main armée…). La commune urbaine se dote de polices municipales qui contribuent à la réduction des infractions de voie publique. La police nationale vient régulièrement faire le tour dans cette zone rouge de la capitale. Mais ces mesures n’empêchent pas le braquage de grossistes et de « cash point » en plein jour. À n’en point douter que les agents de la loi et les malfaiteurs disposent d’un planning défini pour circuler sans la moindre altercation à Andravoahangy et Mandialaza. La relation entre la démographie galopante de la ville d’Antananarivo et les problèmes sociaux que connaissent les habitants est controversée. En effet, beaucoup de conseillers municipaux en matière d’urbanisme posent la question de savoir si la rapidité de la croissance démographique n’engendre pas des problèmes sociaux ? Des problèmes auxquels la délinquance figure en bonne place, compte tenu de la concentration de la population sur un espace réduit.
Que les victimes soient des piétons, occupants de véhicules ou de motos, les voleurs de cette zone rouge saisissent toutes les opportunités. Ils ne laissent rien au hasard : sacs, téléphones, argent et tout ce qui peut leur être arraché. Leur méthode semble inoffensive, mais ces voleurs sont prêts à briser les vitres des voitures lorsqu’ils voient des objets de valeur. Les voleurs de 67 hectares par exemple sont de véritables experts de la filature. Ils ciblent leurs victimes de loin et ils sont prêts à se déplacer pour les suivre même en bus et attendre le bon moment pour entrer en action. De véritables spécialistes d’accessoires automobiles garés sur le parking, ces voleurs ouvrent la porte en silence et prennent tout ce qui est léger et qu’ils peuvent revendre, notamment les autoradios. Les butins sont principalement vendus le long du fleuve de Bekiraro à Anosibe. Aussi, pour lutter contre ces délinquants, les habitants de ces zones rouges transforment de plus en plus leurs maisons en bunker par la fixation de grilles de protection aux fenêtres, et de tôle sur les grilles d’entrée des maisons.
Selon les rapports du Commissaire Divisionnaire d’Antananarivo, les crimes et délits commis, recensés sont par ordre décroissant dont 42% les vols, 27% les coups et blessures volontaires et 18% sur les divers escroqueries et abus de confiance. Ces infractions sont les plus représentatives dans ces top trois des zones rouges à Antananarivo. Qui sont les auteurs de ces crimes et délits ? La majeure partie des auteurs sont des jeunes délinquants et une population de trentenaire en situation de chômage.
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