Madagascar était un royaume indépendant avant de devenir une colonie française en 1896. L’île verte jadis est restée sous domination française pendant plusieurs décennies jusqu’en 1958. Cette date marque la visite officielle du Général de Gaulle pour mettre en place l’accord international d’indépendance. Depuis lors, Madagascar vient d’être proclamé République le 26 juin 1960. Chaque année, les Malgaches préparent l’arrivée de cet événement historique avec beaucoup d’engouement. À chaque porte de maison, le drapeau malgache se dresse fièrement dès le début du mois de juin. Les années 2020 et 2021 marquaient la prédominance du Coronavirus, faisant des milliers de décès selon les rapports officiels. Le gouvernement malgache a dû se concentrer sur les mesures sanitaires, ce qui annule bon nombre de festivités. Pour ce 62e anniversaire d’indépendance, les différentes institutions ministérielles envisagent de mettre le boucher double en organisant plusieurs festivités à chaque région. Suivez le guide…
À une semaine du 26 juin, ministères, artistes et évènementiels de tous genres s’y mettent à la tâche. À l’ouverture, on y trouve les fameuses troupes « Hira Gasy » les plus réputées comme: RAMILISON de Fenoarivo fils ou encore RANARISON d’Andohavary. Le « battle » s’organise autour d’une présentation folklorique typiquement malgache. La chanson peut porter sur les mythes, les contes, l’histoire ou encore la culture de la tribu « Merina » (issues des hauts plateaux). Cette musique traditionnelle se relate largement au folklore européen ou américain. Les proses sont parfaitement arrangées pour combiner avec les instruments de musique diversifiés (flûte, tambour, clarinette…). Et entre la pause, un narrateur prend la parole pour citer des extraits de poèmes ou mettre en prélude la prochaine chansonnette. Les costumes aux couleurs intenses reflètent la diversité culturelle du pays ainsi que les différentes tribus qui y habitent. Les femmes portent un accoutrement finement taillé aux couleurs rouges écarlates ou en jaune de chrome. Du nord au sud, d’est en ouest le maquillage et la coiffure caractérisent l’origine de chaque artiste. En règle générale, le tresse affiche la coiffure de cérémonie officielle malgache. La fameuse « tanavoho » répartit la chevelure en deux tresses entrecroisées au niveau de la nuque. Les hommes enfilent le fameux « malabary » longues chemises de flanelle aux coloris voyants. Les chapeaux par contre diffèrent d’une région à une autre. Les accessoires vestimentaires symbolisent l’origine du 26 juin à travers les 22 tribus existantes dans toute l’île.
“Arendrina taratasy o.. May, may, may !” (Oh lampion en papier, brûle, brûle, brûle !). Cette chansonnette des jeunes et des plus jeunes envahit toutes les ruelles du matin au soir. Pour chaque malgache, la fête de l’indépendance symbolise la parade des lampions. Fabriqués à partir de papiers colorés et d’une porte-bougie à l’intérieur, les lampions malgaches sont d’un design très simple et original. Traditionnellement, à Madagascar, la veille de la fête nationale est comme un héritage culturel transmis de génération en génération. Les familles, les couples et les groupes d’amis se promènent avec gaieté. Chacun essaie de trouver son petit coin de bonheur : Promenade, karaoké, open-bar…Les podiums continuent leurs festivités en invitant les artistes les plus envoutés à animer lors du bal populaire. Durant la soirée du 25 et du 26 juin, la rue regorge toutes sortes d’éclairage : des lampions aux pétards en passant par les gadgets chinois lumineux. Selon la culture malgache, le port des « Arendrina » témoigne la joie, l’allégresse, et la reconnaissance. Pour faire revivre l’histoire, la chaleur intérieure du lampion montre un signe de réussite et de victoire. Cette victoire tant attendue rappelle la fastidieuse lutte des anciens rebelles malgaches pendant la colonisation, plus précisément en 1947. Si la fête de l’indépendance est une apogée parce que la révolution a été sanglante. La lumière signifie que dorénavant, la génération future s’ouvre vers un avenir meilleur. Vive la République ! Vive Madagascar !
Les malgaches prennent l’habitude de bien remplir le ventre avant d’aller travailler. Cette habitude alimentaire conduit les ménages à célébrer la fête de l’indépendance en famille. Chaque foyer prépare une grande assiette de riz blanc ou rouge, accompagnée de viandes, volailles, brèdes, légumes ou poissons. La fête du 26 juin signifie un véritable délice sous condition que l’on sache les faire cuire suivant la tradition locale. Chaque foyer prépare ses propres menus festifs selon le budget alloué. La fête du 26 juin ne fait pas d’exception. Lors des grandes circonstances d’antan, il était d’usage de servir un repas festif avec « hanim-pitoloha » (menu à 7 ingrédients). Au temps des rois, la dinde et porc figure parmi les plats principaux de la royauté. Souvent la famille royale prépare de l’anguille au porc quand elle reçoit des invités. De manière universelle, le repas peut servir d’outils de négociation entre les principautés. Un malgache consomme en moyenne 250 kg de riz par an. Cette graine traditionnelle constitue l’aliment de base par nature du matin au soir avec plusieurs méthodes de cuisson : riz sec préparé au grand feu, soupe de riz assaisonné ou le fameux ranon’ampango (eau de table typiquement malgache) qui est confectionné avec les restes de riz servis pour le déjeuner.)
Pour ce 62 ème anniversaire du retour de l’indépendance de Madagascar, le défilé militaire du prochain 26 juin gardera son cadre au Stade Barea Mahamasina. La cérémonie se déroulera dans la pure tradition militaire suivie de plusieurs prestations artistiques sous le thème de l’unité et de la souveraineté nationale. Le président de la République fera la revue des troupes armées malgaches avec la participation massive de l’escadron aérien de la force aéroportée malgache. Nous allons encore revoir le fameux « Silent drill » réalisé par les élèves de l’Académie Militaire d’Antsirabe, ainsi que la synchronisation japonaise effectuée par les élèves du SEMIPI Fianarantsoa. La première partie de la cérémonie se clôturera par le traditionnel défilé militaire de tous les bataillons des trois Corps de l’Armée Malagasy, à savoir l’Armée de terre, la Marine nationale et l’Armée de l’Air, la Gendarmerie nationale et la Police nationale.
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