Francis Turbo est devenu un amuseur par hasard. Au départ, l’idée de devenir comédien ne lui a jamais traversé l’esprit, surtout alors qu’il était très timide durant son adolescence. Il n’oubliera jamais Fara Raharijaona, une amie connue sur le banc universitaire. Cette amie de longue date admire son sens de l’humour et le présente à son aîné, Noël Raharijaona, une référence dans l’évènementiel. Avec plus de deux décennies sur le calendrier d’un “one man show ”, il est rare qu’un acteur dure aussi longtemps, surtout quand on pense à poursuivre une carrière en politique.
Francis Turbo s’est retrouvé sur la scène de Njakatiana et Parson Jacques en 1990 en tant qu’animateur. Ce premier pas fut un coup de maître. Effectivement, cette soirée mémorable, pour sa carrière, l’a incité à devenir un humoriste. Son premier contrat coûtait 5 000 Ariary, ce qui était assez conséquent à cette époque, vu que sa bourse d’études avoisine les 7 000 Ariary. Selon Francis Turbo, c’était une expérience qui lui était essentielle pour comprendre la vraie valeur de l’humour. Turbo continue sa carrière d’humoriste professionnel avec les spectacles et divers évènements artistiques à travers les régions et communes de Madagascar. Puis, les portes se sont ouvertes pour lui : sur les mêmes planches que Niry Ravelojaona, de Lil’s Music pour animation d’une soirée à l’Hôtel Hilton (ancienne dénomination de Carlton). Ces événements l’ont emmené au sein de la Rnm et de la Tvm pour animer une émission aux côtés de Nicolas Ratsimandresy dans Avoria. De là, Francis en tant que Turbo a vraiment démarré en trombe.
Beaucoup ne voudront pas croire mais Francis Turbo est une personne incroyablement timide. Derrière les propos considérés comme « tabous » notamment le sexe, se cache un homme timide et sérieux. C’est en quelque sorte l’humour qui lui a permis de se lâcher en public et vaincre sa timidité. Aujourd’hui, Francis Turbo est marié et père de quatre filles dont deux jumelles. Selon les propos de sa femme, Francis est un père protecteur et sévère au quotidien. La scène le passionne car c’est le moment où il se lâche en parlant de tout sans aucune retenue, ce qui fait rire les bons vivants et les moins heureux.
Francis Turbo a commercialisé sept albums audio et un disque de chansons de variété à avec des tournées nationale et internationale. Devenu actuellement le doyen du métier d’humoriste à Madagascar, Turbo incite les tout nouveaux à avoir une bonne base pour bien percer dans le métier. C’est un critère incontournable dans ce métier du show business. Devenir un humoriste de renom devrait avoir une bonne culture générale pour accéder aux spécialisations. Il faut également de la discipline, une bonne éthique et déontologie, beaucoup de travail, de patience et de persévérance. Le monde humoristique actuel requiert beaucoup d’effort et de personnalité pour se faire une popularité. Pour marquer d’une pierre blanche cet évènement, LH pro organise un spectacle qui se déroulera ce dimanche 21 août à Antsahamanitra et s’intitule « 26 taona naha Turbo an’i Françis ». Pour l’occasion, Francis Turboprésentera les sketches qui ont marqué ses débuts notamment « Esy e ilay halina e », jusqu’à mon dernier numéro « Andriamanitra o ! Inona ary ity ». Ces différentes scènes humoristiques seront déclinées sous différentes thématiques dont la vie quotidienne des Malgaches, l’amour, la technologie, la religion cynique, sans oublier les blagues plus ou moins salées. Effectivement, au cours de ces 26 ans, Francis Turbo aura l’occasion de créer de nombreux sketches avec ses confrères du duo « Fohy hehy » ou encore la participation de l’ influenceuse célèbre Antso Bonmmartin. L’événement ne risquera pas de voir une invitée d’honneur qui n’est autre que la ministre de la communication et de la culture Lalatiana RAKOTONDRAZAFY. À noter que cette dernière est la chef hiérarchique dont Fancis Turbo est rattachée en tant que Directeur Général de la culture. Pour ce spectacle hors du commun, il va présenter quelques-uns de ces numéros inédits. Récemment, la publication de la vidéo « Rafotsy be » fait le buzz sur les réseaux sociaux. Tout le monde aura sa part du gâteau pour cet évènement exceptionnel.
Selon les propos du Directeur Général du ministère de la culture, Francis Razafiarison, alias Francis Turbo, le rôle le plus important du ministère de la Culture vise à promouvoir la musique malgache. Cette promotion commence par la découverte de jeunes artistes musicaux, la formation dans les conservatoires, la professionnalisation jusqu’à la diffusion. Dans les pays riches, l’aide aux artistes s’éloigne discrètement de l’objectif. Avec le gouvernement Ntsay Christian, l’État malgache intervient aussi dans la diversité et l’industrie créative. Son empreinte est indétectable car le domaine est théoriquement réservé au secteur privé. En fait, l’État est très actif dans la promotion de sa culture… Protégez les œuvres des artistes malgaches. L’Office Malgache du Droit d’Auteur est un organisme étatique qui protège les œuvres des artistes musicaux malgaches. Son directeur est toujours nommé par décret pris en Conseil des ministres. Ce poste politique change aussi souvent lorsque le gouvernement change de peau. Elle a été créée aux termes de la 2ème République le 13 novembre 1998 par décret. Pour Francis Turbo, la première tâche est de protéger, défendre et gérer les intérêts patrimoniaux. Il peut s’agir de littérature, de science ou d’art selon la loi applicable en la matière. L’OMDA protège aussi bien les artistes malgaches qu’étrangers ou leurs droits concernant l’utilisation de leurs œuvres.
Francis Turbo a une fois de plus réussi un exploit dans le rouage étatique. Égal à lui-même, il a marqué ses trois années de mandat au sein du ministère auquel il est rattaché. Son engagement, son humour déconcertant et son franc-parler ont toujours mis en valeur les patrimoines culturels malgaches à travers l’art, la musique et les scènes humoristiques.
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