La circoncision est une véritable fierté pour chaque famille malgache. C’était un rituel jadis pour affirmer la masculinité d’un garçon, voire d’un homme. Selon les Malgaches, ce n’est qu’après ce fameux “famorana” qu’on devient un “vrai homme”. Par conséquent, cette tradition est l’une des étapes les plus importantes de la vie et nécessite des rituels particuliers. Les Malgaches prennent la circoncision très au sérieux, c’est pourquoi ils la considèrent comme un rituel. La circoncision se fait surtout en hiver pour éviter l’infection de la plaie. Ainsi, pendant la saison fraîche à Madagascar, les garçons sont circoncis, de mai à août. En général, la tradition « didim-poitra » compte sept rituels à respecter.
“Mivaky volo” signifie littéralement dessiner une mèche de cheveux, ce qui est la première étape. Pour ce faire, le parent et le coiffeur de l’enfant concernés doivent coiffer les cheveux en dessinant deux boucles sur la tête pour diviser les cheveux en trois boucles distinctes. Ils doivent s’asseoir sur un “tsihy” (tapis) avec la famille proche et faire face à l’est. Une fois les cheveux coiffés, ils devront chanter pour demander la bénédiction du Créateur “Zanahary” (Dieu). Après avoir terminé, ils se lèvent pour exécuter des danses traditionnelles appelées “dihy amin’ny vakin-tany”. Les femmes qui décorent la maison font cette activité et la maison de la festivité s’appelle « lapa » (palais). Les femmes qui feront cette maison sont parées de lamba landy appelé “tohy temitra”.
Puis vint le “fehy voatavo”, un rituel dans lequel les hommes partent à la recherche de voatavo ou de citrouilles. Ils doivent chercher une citrouille de forme légèrement resserrée. Puis ils devront attacher des “fandrotrarana”, des lianes très fortes et qui ont une excellente place dans le rituel malgache.
Ensuite il faut chercher de l’eau de circoncision ou “rano masina”. À ce stade, il faudraun homme fort dont les parents sont encore en vie. Cet homme portera des citrouilles sur la tête et sera suivi d’hommes armés d’armes, de lances et de boucliers.
Arrivés au bord de l’eau, les hommes se mirent à chanter « Lahy ! Lahy ! hahaleo hahalasana, ho tratra antitra, ho moraim-pery » (homme, homme, qu’il soit indépendant, qu’il vive longtemps et que ses blessures guérissent). Pendant ce temps, chacun doit accueillir élégamment la ranomahery avec des chants et des danses.
Une fois l’eau de circoncision introduite dans la maison, il faut alors procéder à la « mitsitsika » qui consiste à prier 3 fois pendant la nuit. À l’aube, un homme fort doit prendre une « ranomahery » qui sera versée sur la plaie.
Tous ces précédents rituels faits, le guérisseur peut maintenant procéder à la circoncision. Pendant ce temps, le chef de famille tient une lance dans le coin ouest de la maison et chante. Une fois l’opération terminée, la « ranomahery » sera versée sur la plaie et le grand- père de l’enfant du garçon circoncis avalera le prépuce avec une banane.
À n’en point douter que la valeur de la circoncision reste inchangée pour les Malgaches. Le concept de la circoncision moderne signifie principalement la coutume des citadins malgré le contraste par rapport à la vie campagnarde. Face à la conjoncture, il est difficile d’accomplir un rituel complet : trouver une rivière et les accessoires complémentaires etc… Et pour de raisons de santé, le processus chirurgical de la circoncision doit se faire par un médecin agréé. C’est pourquoi la circoncision moderne devient de plus en plus courante. La technique de la circoncision à l’américaine offre plus de confort en limitant le saignement grâce à la cautérisation. Avec l’inflation, la crise, la fête de l’indépendance ou encore les grandes vacances, la festivité de la circoncision se calcule au moindre ariary. Cependant, parents, familles et proches s’efforcent de faire de leur mieux pour rendre la journée inoubliable. Jusqu’à présent, l’aîné de la génération continue d’avaler le prépuce avec une banane. Le nouveau circoncis s’émerveille de leur grand nombre de cadeaux (jouets et bonbons), entourés de personnes joyeuses en guise de retrouvaille.
Il va sans dire que la circoncision devra se faire par l’intermédiaire d’un médecin. Ce denier expliquera toute la procédure chirurgicale et donnera les conseils nécessaires. Pendant la chirurgie, les organes génitaux seront nettoyés et préparés pour la procédure. Le médecin administre alors une anesthésie locale. Le médecin fera une incision sur le haut, puis le bas, du prépuce avec des ciseaux. Il complètera la coupe en suivant le bord de la côte située sous le gland. Le reste de l’opération consiste à tirer le reste du prépuce vers le pubis. Les vaisseaux sanguins seront liés avec des sutures ou à l’aide d’un courant électrique. Cette deuxième technique s’appelle la diathermie, car elle refroidit les extrémités des vaisseaux à l’aide d’un courant électrique. Enfin, les bords du prépuce sont cousus et le pénis est étroitement bandé. Cela commencera la période de guérison. Dans les jours qui suivent la circoncision et lors du bain (ou du bain), les parents doivent recouvrir les organes génitaux d’un pansement étanche. Il en va de même lorsque l’enfant est dans le besoin. La zone chirurgicale doit être maintenue au sec pour une cicatrisation rapide et optimale. Certains enfants circoncis reçoivent un traitement supplémentaire pour diverses raisons. En général, le médecin prescrira systématiquement des crèmes antidouleur. Cette solution permet d’éviter les irritations pouvant résulter de la friction en appliquant une petite quantité de gelée autour de la zone chirurgicale, pendant que la plaie cicatrise.
Les avantages de la circoncision malagasy réduisent le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST), d’infections des voies urinaires et de développement d’un cancer du pénis. En plus de la tradition, les adultes se tournent parfois vers la circoncision pour des raisons d’hygiène. Selon les statistiques de gynécologie, les hommes non circoncis se plaignent de difficultés à nettoyer le pénis. D’autres patients sont victimes de frustration à cause de leur morphologie pénienne. Il arrive que certains hommes subissent une circoncision pour corriger la sténose du prépuce. Cette maladie touche 2 hommes sur 10, lorsque le prépuce est trop serré, le pénis aura une inflammation aiguë du prépuce.
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